“J’ai sillonné l’Europe de long en large. De train en train, sans jamais sortir du périmètre de la gare, j’ai dormi dans les trains et parfois dans les salles d’attente. J’ai filmé les gens qui restent, ces gens qui habitent la gare – leur refuge et maison de fortune – mais j’ai aussi filmé mon voyage. MONIKER est la trace de cette étrange exploration, nourrie de rencontres et de solitude, de liberté et de mouvement, d’attente, et de kilomètres, succession de trajets jusqu’à se perdre pour mieux se rendre disponible et voir.”
Samuel Boche.
Diplômé de l’École Supérieure d’Arts de Lorient en 2002, Samuel Boche s’intéresse à la photographie de rue. Après plusieurs expositions et résidences à travers l’Europe, il bascule son travail photographique vers l’image en mouvement. Il prépare actuellement un nouveau film, cette fois-ci sur l’Île de Nantes.
Le « moniker », apparu vers 1920 en Amérique du Nord. C’était une signature dessinée directement sur les trains par les Hobos qui voyageaient de ville en ville, sans destination particulière, à la recherche de petits jobs. Ces graffitis signalaient des choses : “ici, ville accueillante”, “mauvais shérif”...
Moniker traite à la fois des sujets comme le voyage, le travail, la misère, la solitude. Le son vient renforcer ces caractéristiques. L’image, elle, porte davantage sur le cheminement, l’idée de trajet et le passage d’individus. Dans ce film de 52 minutes, le spectateur désorienté s’en remet aux déambulations du photographe et éprouve avec lui cette forme de mélancolie générée par l’exercice paradoxale de la solitude dans un endroit pourtant peuplé d’individus. Moniker, une vidéo- performance à la fois réaliste, touchante, perturbante et ponctuée d’un regard poétique.
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