lundi 30 janvier 2012

Dans la nature des choses...


Art de la mobilité, de la légèreté et de la liberté,
Simples gestes de création que la marche et le marquage
sur la place, le lieu, le temps,la distance et la mesure.
Travaux utilisant des matières premières et mon échelle humaine
dans la réalité des paysages.
La musique des pierres, des chemins de traces de pas
partagée, le sommeil grâce au rugissement du fleuve.


                                                  Citation extraite de la page d’accueil du site de Richard Long : www.richardlong.org

Richard Long, une figure du Land-Art...


 "J'ai le souci de respecter l'espace...   je veux que mes oeuvres restent anonymes et non datées".
                                Richard Long.

Richard Long, "dé-marche" intriguante...

Richard Long pour "Berlin Circle".


D’origine anglaise, Richard Long né le 2 juin 1945 à Bristol, est reconnu en tant qu’artiste, photographe et sculpteur depuis maintenant une trentaine d’années. Cet artiste est clairement associé au mouvement du Land-Art. Ce dernier est une tendance de l’Art contemporain, utilisant le cadre et les matériaux de la nature tels que le bois, la terre, les pierres, le sable… Celle-ci n’est plus simplement représentée : c’est au cœur d’elle-même autrement dit « in-situ » que les créateurs travaillent. L’idée de laisser une trace dans un paysage dénoué de toute vie humaine est un leitmotiv. Réalisées le plus souvent à l’extérieur, les œuvres du Land-Art sont exposées aux éléments et soumises à l’érosion naturelle. De ce fait, les artistes renoncent à un contrôle absolu sur leurs œuvres éphémères.
Bien qu’associé au Land-Art, Richard Long, lui se perçoit davantage comme un artiste aux multiples facettes : « Arte povera, faire quelque chose à partir de rien, art conceptuel, performance, art minimal- tous ces mouvements flottent dans mon environnement. Je suppose que mon travail est une synthèse de tout cela ».

Après avoir étudié au « West of England College of Art » à Bristol puis à la « Saint Martin's School of Arts » de Londres, il démarre sa carrière en travaillant à l'échelle du paysage : Sa pratique s’exprime au travers de matériaux naturels comme l’eau, la boue, la pierre ou le bois. Il met en scène ces médiums naturels via des formes minimalistes, symboliques simples comme la ligne, la croix, le cercle ou la spirale.
Ces derniers sont pour l’artiste le témoin d’une pensée organisée : la présence de l’homme.

Richard Long se distingue des artistes américains travaillant sur le terrain par la discrétion de ses interventions dans le paysage. Richard Long déplace, transforme, accumule mais sur un mode de « transformation douce ». Son idée est ainsi de « faire de la sculpture en marchant », et de faire percevoir ses sentiments et ses sensations face aux paysages variés qu’il a exploré. La marche est devenue alors le procédé central de sa démarche artistique. Elle est aussi pour lui un moyen d’établir des connexions entre l’art et la nature. Marcher lui a permis d’étendre les limites de la sculpture.

Pour lui, en effet, chaque marche lui permet d’explorer les relations entre temps, distance,
géographie et mesures topographiques. Aussi, il utilise les cartes pour penser chacune d’elle et comme variante à la photographie qui à un rôle essentiel dans son travail. C’est par ce médium que l’artiste garde un témoignage visuel de ses sculptures éphémères in situ. Richard long aime garder les impressions de la nature, les rencontres fortuites et capter les événements inattendus et accidentels que suscitent ses créations éphémères.
Régions inaccessibles, désertiques et inhabitées forment les paysages de prédilection de l’artiste. Celles-ci sont l’opportunité de libérer son esprit et d’écrire des textworks : des sortes de pensées issues d’une impression, d’un souvenir ou d’une sensation face à un paysage.
Richard Long est également l’un des seuls artistes à travailler aussi bien en extérieur qu’en intérieur. C’est pourquoi il récolte des fragments de matériaux qui lui ont servi à la réalisation de ses œuvres pour produire ensuite des installations dans les galeries ou musées.

Richard Long, exemples de Textworks...






Richard Long, exemple de carte pour une marche précise, 1980...

Richard Long, A line made by walking, 1967...

Richard Long, A line made by walking, 1967:
une de ses premières oeuvres, probablement la plus marquante.

"Marcher c’est comme dessiner le temps qui passe..."
 "Une marche est une suite de pas, une ligne une suite de pierres. Chaque sculpture est un arrêt, la rencontre du pas avec le lieu."


"Mon intention était de faire un art nouveau qui soit également une nouvelle façon de marcher: marcher en tant qu’art."
Richard Long.

Richard Long, Rain Line, 2005...

Richard Long, Rain Line, Angleterre, 2005.

Richard Long, Mahalakshmi Hill Line. 2003...

Richard Long, Mahalakshmi Hill Line, Inde, 2003.

Richard Long, Sahara Line, 1988...

Richard Long, Sahara Line, Algérie, 1988.

Richard Long, A circle in the Andes,1972.

Richard Long, A Circle in the Andes, Amérique du Sud,1972.

Richard Long, Meandering line, 2002...


Richard Long, Meandering Line, Jardin des tuileries, 2002.

Richard Long, White Rock Line, 1990...



Richard Long, White Rock Line, 1990

Richard Long, White Water Falls, 2008...




Richard Long,White water falls.

MAMAC. Nice. 2008.

Richard Long, White Water Line, 2007...

Richard Long, White Water Line,The Tate gallery, Londres, 2007.

Richard Long,119 Stones, 1976...

Richard Long, 119 Stones, The Lisson Gallery, Londres, 1976.

Richard Long, Tiger Hands, 2008...

MAMAC. Nice. 2008
Tiger Hands.

Richard Long, Berlin Circle, 1996...


Richard Long, Berlin Circle, 1996.

==> Vues de l’exposition de Richard Long:


Richard Long, Drought circle...

Richard Long, Kiasma, Drought circle.

Richard Long, Champ d’ocre, 2011...





 "Avec cette œuvre, je ne raconte pas d’histoire particulière, c’est comme ça, ce n’est pas un travail didactique ou pédagogique, l’interprétation est libre".










Richard Long.

Richard Long, Champ d'ocre, 2011:




Le processus de création de Richard Long suit bien souvent un schéma régulier : d’abord une marche, puis une rencontre fortuite avec un matériau naturel et enfin, un cadre d’expression pour synthétiser une impression éprouvée. Des caractéristiques que nous retrouvons également dans l’œuvre  « champ d’ocre » , une installation qui fut réalisée dans le cadre d’une exposition à a chapelle saint charles d’avignon, ayant eu lieu du 2 juillet au 16 octobre 2011. Une occasion pour le public d’accéder au travail de l’artiste souvent implanté dans des lieux improbables et difficile d’accès.
Notons que le documentaire " Richard Long in the Sahara" diffusé dans la sacristie de la Chapelle éclaire également sur la démarche artistique et le processus mental de création de l’artiste marcheur.

C’est donc après avoir marché dans le Département du Vaucluse au cours de l’été 2010, après avoir pris possession de l’ambiance dégagée par cette chapelle, et après avoir visité la
carrière d’ocre de Gargas que Richard Long a pu coucher sur le papier son projet d’installation éphémère, Champ d’Ocre.

Si le travail de Richard Long est mondialement connu, cette installation éphémère présente un caractère totalement inédit, telle une facette supplémentaire dans sa pratique artistique. En effet, employer un matériau comme l’ocre est une grande première pour lui.
Pourtant s’il existe une gamme très riche de teintes pour cette matière, Richard Long n’a pas hésité à choisir la plus emblématique de la région du Luberon, à savoir l’ocre rouge.
Grâce à cette matière nouvelle, il a pu valoriser et exploiter matériellement les potentialités de la région dans laquelle il a oeuvré.

Conscient que les pigments de ce matériau pouvaient occasionner des dommages irréversibles sur le dallage de la Chapelle Saint-Charles, Richard Long a pris soin de protéger le sol à l’aide de bâches. Ces dernières suivent avec exactitude les lignes du sol, formant une perspective. La figure géométrique du rectangle est en équilibre et en harmonie totale avec les proportions majestueuses de la Chapelle Saint-Charles. Richard Long délimite les contours de son patron dressé au sol à l’aide d’une bordure sableuse. Par contraste, la blancheur linéaire vient apporter un éclat supplémentaire à l’étendue ocreuse rouge.

Richard Long finalise son travail en disposant des mottes d’ocre de dix tonnes sur la totalité de la surface. Conjointement, il griffe la matière à l’aide d’un râteau afin de former des lignes sinueuses et de conférer à l’ensemble un volume irrégulier.  De cette façon, ce champ de pierres rouges inspire apaisement, plénitude et paix. Marquer des paysages ou des espaces a toujours été son leitmotiv en tant qu’artiste. Aussi, gratter une matière naturelle est pour lui une façon de dialoguer directement avec elle et de rendre la trace, la sensation d’un passage vivant. On peut également constater des plumes sur ce champ d’ocre, l’artiste justifiant qu’il voulait laisser ces plumes pour laisser la nature reprendre le dessus.
Si à travers Champ d’Ocre la notion d’éphémèrité est bien présente par la matière friable, il faut également lui ajouter celle d’oeuvre mouvante. La lumière naturelle qui se pose sur la matière de façon fortuite propose un compte-rendu visuel riche et varié. La matière participe également à cette sensation en réagissant aux écarts de températures progressifs et assèchements.

Dans la chapelle Saint Charles, Richard Long voulait ouvrir les fenêtres pour avoir une lumière naturelle qui change selon le moment de la journée et l’endroit où l’on se trouve. Formulée en prenant en compte le milieu environnant, Champ d’Ocre joue donc à la fois sur le
dedans et le dehors. En effet, en transposant une matière extraite en extérieur dans un espace intérieur clos, Richard Long parvient à créer un paysage naturel, propice à l’imagination. La perspective du lieu et le traitement de la matière jouent sur un rapport d’échelle entre macro et micro, tout en offrant un équilibre et une harmonie entre terrestre et divin.
Chacun peut voir dans cette surface terreuse un paysage en particulier : pourquoi pas celui de la planète Mars ? Cette matière employée est un éveil aux sens, à un voyage dans l’imaginaire.

L’empreinte brute laissée dans l’espace clos de la Chapelle Saint-Charles donne lieu à une rencontre entre couleurs, espace et lumière naturelle du lieu. En référence à la chanson A grain of sand de Bob Dylan (dans la version d’Emyllou Harris) qui a également nourrit sa réflexion, Champ d’Ocre se veut comme un grain de sable dans l’espace du monde.

bande-son Richard Long, Champ d'ocre, 2011

Enregistrement de notre bande-son à Euradionantes:


Ayant été sélectionnée pour enregistrer la bande son réalisée ci-dessus sur l’artiste Richard Long à euradionantes, j’ai eu la chance avec plusieurs personnes également choisies, de découvrir l’univers de la radio, les studios et les techniques d’enregistrement, un milieu professionnel qui me parut à la fois passionnant mais aussi stressant car cadré et basé sur des tranches horaires précises. Une expérience et une découverte à la fois intéressante, enrichissante qui m’a permis de m’exprimer avec plus de confiance oralement car les prises de son se devaient courtes et efficaces.
 ==> diffusion des articles courant mars 2012 sur la fréquence 101.3 
ou http://www.euradionantes.eu/

Avis personnel sur l'artiste....


Grâce aux nombreuses recherches réalisées sur richard long, j’ai pu découvrir un artiste innovant, original dans sa démarche, soigneux car conscient de l’environnement naturel et de sa préservation essentielle. Selon moi, c’est un artiste solitaire qui recherche vraiment un contact, un rapprochement avec la nature, sujet central de son œuvre. Richard long a su malgré ses nombreuses réalisations rester humble, la preuve en est par la volonté de ses œuvres anonymes. C’est également pour moi un artiste passionné et courageux puisqu’il a pu voyager sur chaque continent. Ses œuvres reflètent un goût prononcé pour la géométrie, peut-être le reflet d’un artiste malgré tout cartésien et organisé. Au départ, en regardant globalement son œuvre, on pourrait penser que toutes se ressemblent, cependant vous découvrirez quelles se différencient toujours au niveau des matériaux changeants et de leur disposition bien précise. Richard Long me paraît donc être un artiste perfectionniste, complet car celui-ci présente de multiples facettes.

Sitographies/ Bibliographies:

==>Quelques liens sur Richard Long qui m’ont permis d’aboutir à ces recherches :